Quand j’étais tout petit, je jouais, puis j’avais faim. Ma mère taillait alors une plate tartine de pain. Elle la saupoudrait de sel, elle l’arrosait d’huile d’olive par un large 8 de la burette penchée : elle me disait : « Mange. » Ce sel, il me suffisait de humer le vent odysséen ; il était là, avec l’odeur de la mer ; ce pain, cette huile, les voilà autour de ces champs de blé vert dessous les oliviers. Ainsi s’est déguisée de longue habitude l’ardente faim de mon cœur.
Jean Giono, Manosque-des-Plateaux
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